L'Orgueil de Tortillas
Editions Carabas (Septembre 2006)
I.S.B.N : 2-914203-49-7
Revue de presse :
SUD OUEST BD
Pilippe Belhache
SCENEARIO.COM
FredGri
BODOÏ
«Un premier volume nettement réussi
Une couverture un peu rebutante, un résumé cryptique, L’Orgueil de Tortillas, premier album de David Bou Aziz, n’avait pas grand chose pour attirer le chaland. Mais derrière cette facade se cache le premier volet prometteur d’un diptyque original.
Le roi se souvient...
Souverain prisonnier d’une cité isolée, peut être oubliée, l’homme qui s’est appelé Antonio de Quevedo y Torillas évoque ses souvenirs devant un étrange scribe, dans l’espoir de recouvrer enfin sa liberté. Commandant d’une petite troupe française lors de la conquête de l’Algérie, il entraîna ses hommes en pays inconnu à la poursuite de son obsession, sur la foi d’une carte probablement fausse et d’une légende qui ne peut pas être vraie..
Une histoire qui rappelle CervantèsL’aventure de Antonio de Quevedo y Torillas est une équipée sauvage hors des terres connues et du cadre des ordres donnés, où n’importe quoi peut surgir et où, de fait, l’extraordinaire se produit vraiment, tout d’abord à petites touches, puis envahissant tout après l’entrée dans la citadelle. Le héros, par son impuissance chronique face à l’univers et sa poursuite égoïste et quasi mystique, fait penser irrésistiblement au personnage de Cervantès, si ce n’est que celui ci plaquait son imaginaire sur le monde tel que nous le connaissons, tandis que Torillas est bien obligé de subir une mythologie devenue bien trop réelle, qui le précipite de débâcle en catastrophe. Son rêve va causer la perte des hommes dont il avait la responsabilité, pour une poursuite qui ne peut être qu’égoïste vu son objet. David Bou Aziz a réussi à introduire dans cette épopée des passages véritablement épiques, une série de tableaux qui s’articulent pour former une geste aux relents de classicisme. Le dessin et les couleurs, également de David Bou Aziz, portent bien l’action et les rebondissements omniprésents. Les scènes d’extérieur, écrasées sous le soleil et la poussière, et celles d’intérieur, entre luxe et décrépitude, sont tout à fait convaincantes malgré quelques maladresses.
Un album original et réussi mais incomplet de par sa fin en suspens : la suite et fin décidera si ce conte est aussi prometteur que l’annoncait ce premier volume...»
Magda Dorner